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  • 3 novembre 2022
  • 2 ans

Sensibilisation à la santé mentale des hommes

Isam Sharqawi

Director of Service Delivery – France

Plutôt que d’aborder la santé mentale des hommes, son importance, mais surtout l’impact néfaste que sa détérioration exerce sur le bien-être physique, émotionnel et social, nous devrions en réalité parler de la santé mentale dans son ensemble.

En effet, la santé mentale est devenue, au fil des ans et fort heureusement, un sujet central tant au niveau des institutions publiques et privées qu’en termes de prise de conscience et d’informations au sein de la population.

Mais alors, pourquoi devrions-nous nous intéresser spécifiquement aux hommes ? Principalement à cause du fait que les barrières d’accès à l’information et à la prise en charge psychologique et émotionnelle diffèrent en fonction du genre, tout comme ils diffèrent en fonction de l’âge, de l’origine ethnique, de la catégorie socioprofessionnelle, etc.

Afin de mieux exposer ces barrières, nous commencerons avec une analogie basée sur l’excellente théorie de Deci et Ryan : la théorie de l’autodétermination. Selon cette théorie, la moindre chose que nous faisons, et toute tâche effectuée, influencent directement, positivement ou négativement nos trois besoins primaires : les besoins de compétence, d’autonomie et d’appartenance sociale.

Aussi, un enfant qui apprend à manger seul avec sa cuillère est motivé par le fait que cet apprentissage remplit ses besoins primaires. Ainsi, il se sent autonome puisqu’il mange seul, il se sent compétent car il atteint un nouveau stade de développement (motricité fine, coordination œil-main) et appartient (socialement) à présent au groupe des grands, de ceux qui se « débrouillent ».

Les adultes n’échappent pas à la règle. Un(e) salarié(e) qui occupe un rôle où il/elle jouit d’une grande autonomie, où les missions correspondent à ses compétences et où il/elle s’identifie aux valeurs de l’entreprise, se sent épanoui(e), motivé(e) par son travail, et affiche donc un mieux-être psychologique et émotionnel.

Cette appartenance sociale a donc un effet apaisant, réparateur, épanouissant lorsqu’elle est remplie, mais a hélas un effet contreproductif. Les hommes, appartenant à cette catégorie, s’identifient aussi aux stéréotypes (pensées) et préjugés (attitudes) qui y sont associés.

Ce n’est donc pas étonnant que lorsque l’on demande aux hommes les raisons qui les poussent à ne pas demander de l’aide lorsqu’ils se sentent en difficulté psychique ou émotionnelle, les trois premières réponses sont : « j’ai appris à gérer tout seul », « je ne veux pas être un fardeau » et « j’ai trop honte d’en parler »

Selon nos statistiques d’utilisation, nous pouvons observer que 61% des utilisateurs sont des femmes, tandis que 30% sont des hommes. Ceci confirme les réponses citées ci-dessus et les freins que les hommes se mettent vis-à-vis de l’accès aux services d’écoute et d’accompagnement psychologique.

Le stigma autour de la santé mentale n’est pas propre aux hommes. 65% de ceux ayant pris part à l’enquête ReMark, tous genres confondus, estiment qu’il existe toujours un tabou autour de la santé mentale.

Il me semble donc pertinent de rappeler ici que « Santé Mentale » n’équivaut pas « Maladie Mentale ». Tout comme pour la santé physique, nous pouvons adopter un mode de vie qui nous maintient en bonne santé sans que cela soit liée à une maladie précise. Nous pouvons donc adapter notre mode de vie « émotionnelle et psychologique », adopter un fonctionnement préventif et apprendre des stratégies et des outils à la fois physiques et psychologiques qui nous aident à rester en bonne santé mentale.

Le changement doit émaner de tous bords. Au niveau individuel avant tout ; davantage d’hommes doivent montrer l’exemple, demander de l’aide via les ressources et dispositifs mis à leur disposition et devenir acteur de leur propre parcours d’autosoin. Ceci enclenchera, par ricochet, un changement sociétal et de normalisation, où il devient normal pour un homme de se sentir en difficulté, de demander un accompagnement, et de considérer que la faiblesse ne réside pas dans le fait de ne pas y arriver, mais dans le fait de ne pas reconnaître avoir besoin des autres.

Les entreprises, institutions publiques et privées, les écoles, lycées et université jouent également un rôle dans la diffusion de l’information et la mise en place de dispositifs appropriés (ligne d’écoute, programme d’aide, consultation sur site, site et brochures d’information, etc.). Des campagnes de sensibilisation se sont également avérées efficaces, d’autant plus lorsque plusieurs formats ont été utilisés (webinaire, spots publicitaires, prospectus et brochures, intervenants extérieurs, etc.).

Comme mentionné précédemment, la santé physique et la santé mentale ont pour point commun le fait qu’elles puissent être considérées à la fois de façon proactive que réactive. Il convient, dès lors, non seulement de consulter lorsque nous sommes en difficulté physique et mentale, mais d’adopter un comportement préventif tout au long de la vie. Pour n’en citer que quelques-uns, la pleine conscience, l’authenticité émotionnelle (au travail, à la maison), les mécanismes de coping et les CPS (compétences psycho-sociales) sont des atouts majeurs dans le maintien d’une bonne santé mentale.

S’intéresser à ce phénomène n’est pas uniquement crucial pour les hommes mais aussi pour les contextes dans lesquels ils évoluent, c’est ainsi que rendre notre foyer, notre lieu de travail et notre société plus sains devient possible et envisageable.

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