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  • 20 mars 2024
  • 2 mois

L’expatriation au défi des transformations

Christian Mainguy

Consultant Senior, Global

L’expatriation, loin d’être un long fleuve tranquille, reste une expérience empreinte de défis et de pro- fonds changements, qui nécessite de s’y préparer afin de réduire les risques d’échecs pour l’entre- prise et le collaborateur. Du départ au retour de missions d’expatriation, l’accompagnement des expatriés est un incontournable.

UNE EXPATRIATION ÇA SE PRÉPARE

Qu’elle soit choisie ou subie, l’expatriation soumet les candidats à la nécessité d’une adaptation d’autant plus importante qu’elle concerne toutes les facettes de sa vie et implique son environnement familial et professionnel. Tout ceci entraîne un stress inhérent à la situation d’expatriation et peut être à l’origine d’un échec personnel, familial et/ou professionnel. Si les contingences matérielles sont rapidement évaluées et réglées, les problématiques psychologiques et la maitrise des risques pour la personne, et ses répercussions sur l’entreprise, sont souvent mal anticipées et ne se découvrent souvent qu’à l’occasion des dysfonctionnements qu’elles entraînent. Il est donc important, pour faciliter les ajustements émotionnels et relationnels futurs, de prendre un temps avant le départ pour mesurer les enjeux et l’ensemble des impacts possibles pour mobiliser de bonnes capacités d’ajustement. Connaître les stresseurs et les risques spécifiques à l’expatriation et se préparer à les reconnaître et à les gérer donnent des atouts supplémentaires pour y faire face et vivre cette période dans les meilleures conditions psychologiques possibles.

PENDANT L’EXPATRIATION, S’ADAPTER !

Arrivé dans le pays, l’expatrié et son entourage sont confrontés à de nombreux de changements, qui nécessitent de mettre en place dittérentes stratégies d’adaptation et de procéder à des ajustements à de multiples niveaux. L’éloignement du milieu social du pays d’origine se traduit souvent par un sentiment d’isolement voire de vraie déprime qui atteint souvent les expatriés. Pour certains cela peut se traduire par des risques plus élevés de s’adonner à l’usage de substances psychoactives. Construire un nouveau cercle social prend du temps et est d’autant plus difficile que le milieu d’accueil présente un référentiel culturel très dittérent. Pour certain le choc culturel est insurmontable. Ainsi selon une étude publiée en mars 2023 par HSBC, il faudrait en moyenne huit mois pour se sentir bien dans un nouveau pays et pour près d’un quart des personnes, cela peut prendre plus d’un an. Autres challenges auxquels les expatriés sont confrontés, des cultures de management locales souvent dittérentes. Dans certains pays ou régions, il est impératif de se soumettre à des règles de sureté et de sécurité, parfois contraignantes pouvant se traduire par un vécu de perte de liberté, par rapport au contexte d’origine. Des expatriés qui ne sont pas à l’abris d’un rapatriement d’urgence en cas de catastrophes ou si leur sécurité n’est plus garantie. Un retour précipité, qui est d’autant plus difficile à vivre qu’il n’a pas été préparé et met souvent fin brutalement à un projet de vie.

UN RETOUR QUI S’ANTICIPE

De retour d’expatriation, si les expatriés constatent que l’en- tourage familial et amical ont changé, ils oublient qu’ils ont eux-mêmes beaucoup changé, car l’expatriation opère forcé- ment une transformation. Les aspirations ont aussi changé. Un véritable défi pour les managers qui doivent réintégrer des collaborateurs, avec des personnalités qui ne rentrent pas toujours dans le moule, et qui se sentent étriqués dans un rôle qui n’est souvent pas clairement définis. Une réintégration qui est souvent vécue de façon douloureuse et qui se traduit par un départ de l’entreprise dans les deux ans pour 47% des salariés selon une enquête de l’Observatoire de l’expatriation. Une fuite de talents qui est préjudiciable aux entreprises. Le retour d’expatriation nécessite une véritable préparation en amont pour définir le nouveau projet professionnel du collaborateur. Un coaching pour s’assurer qu’il y a un alignement entre les aspirations du collaborateur et les missions et opportunités dans l’entreprise est alors conseillé.

 

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