Donner, c’est recevoir. Des recherches ont montré que faire preuve de générosité nous apportait bien plus que nous ne perdions. Naturellement, la générosité a un coût, dans la mesure où elle implique que vous fassiez un sacrifice (de temps, d’argent, de compétences ou de ressources) pour le bien d’autrui. Mais en dépit de ces pertes, des études ont prouvé que donner de soi améliorait considérablement la santé physique et mentale et renforçait les relations avec les autres.

Lors de périodes de stress, il peut être difficile de prendre soin de soi, et encore plus d’être là pour les autres. Or, d’après une étude, le simple fait de s’engager à être généreux peut apporter un bonheur plus intense et une plus belle vision de la vie. Cette découverte stupéfiante témoigne de la puissance de transformation de la générosité, qui est capable de diminuer le stress. Certains auront beau chercher à profiter de la générosité des autres dans les moments difficiles, il est important de prendre en compte les bienfaits qui existent à faire preuve de générosité.

Les bienfaits de la générosité sur la santé physique

Il est universellement admis que lorsque l’on fait un acte de bonté, on se sent bien. Ce sentiment positif est aisément reconnu comme un sentiment psychologique : le bonheur. Toutefois, nous avons tendance à sous-estimer les effets positifs de la générosité sur les sensations corporelles, et pas seulement mentales. De plus en plus d’études montrent que les actes de charité peuvent être bénéfiques pour la santé physique des manières suivantes :

• Ils améliorent la santé cardiaque. Une étude de 2016 sur les dépenses prosociales chez les adultes ayant une tension artérielle élevée a établi que le fait d’apporter une aide financière à autrui réduisait cette tension avec une efficacité similaire à celle des solutions traditionnelles, telles que les médicaments et les exercices d’hypertension. Une autre étude menée par des étudiants canadiens de deuxième année de licence a montré qu’après 10 semaines de service volontaire, les niveaux d’inflammation et de cholestérol des étudiants avaient diminué.

• Ils réduisent les risques de mortalité. Après avoir observé un groupe de couples âgés afin d’étudier les bienfaits de la générosité, le Dr Stephanie Brown, autrice de « Giving to Others and the Association Between Stress and Mortality », a constaté que les adultes ayant indiqué avoir grandement aidé leur famille, leurs amis et leurs voisins présentaient des risques de décès deux fois moins importants que ceux qui ne l’avait pas fait. Même ceux qui avaient indiqué avoir apporté une aide émotionnelle, notamment par l’écoute, avaient réduit leurs risques de décès de 50 %. À noter que le Dr Brown a également remarqué que le fait de recevoir de l’aide n’avait aucune influence sur la mortalité.

• Ils renforcent le système immunitaire. La gratitude, une réaction naturelle à la générosité, peut aussi bien être ressentie par la personne bienfaitrice que par la personne aidée. Une étude a montré que le fait de ressentir de la gratitude réduisait le risque de troubles physiques, tels que les maux de tête, la nausée, l’étourdissement, le souffle court, la fièvre, la congestion, la toux et les douleurs articulaires.

• Ils augmentent le niveau d’énergie. Lors d’une auGreater Good Science Center (Centre scientifique du bien collectif), le Dr Robert Emmons, professeur de psychologie à l’université de Californie à Davis (UC Davis), a déclaré que les individus éprouvant souvent de la gratitude se dépensaient entre 10 et 30 % plus que les autres. Il a également expliqué que le cycle de sommeil de ces individus était 10 % plus long que celui des autres, leur permettant d’être plus reposés et énergiques au réveil.

• Ils réduisent les niveaux d’adrénaline et de cortisol dans le cerveau. Des chercheurs étudiant les effets neurologiques de la générosité ont constaté que le fait de faire des dons diminuait l’activité de l’amygdale, la partie du cerveau responsable des réactions de stress. De plus, l’étude a montré que faire preuve de générosité libérait des substances chimiques dans le cerveau telles que la dopamine, la sérotonine, l’ocytocine et des endorphines, réduisant ainsi davantage le stress et stabilisant la tension artérielle, le cycle de sommeil, l’appétit et l’humeur.

Les bienfaits de la générosité sur la santé mentale

Si un niveau réduit de stress a un impact positif sur la santé cardiovasculaire et physiologique d’un individu, cela joue également un rôle prépondérant dans le développement et le maintien d’un état de bien-être mental. Les substances chimiques stimulées dans le cerveau suite à un acte de générosité, également appelées « hormones du bonheur », constituent ce qui vous permet de ressentir des sensations de plaisir, de satisfaction et de raison d’être, d’amour et de liens relationnels, qui renforcent tous les bienfaits psychologiques de la générosité, dont :

• Une meilleure humeur. À leur émission dans le cerveau, les endorphines produisent un accès d’euphorie que l’on appelle parfois « euphorie de l’aidant ». Cet accès euphorique, ainsi que des sentiments élevés de satisfaction, crée ce que les scientifiques appellent un effet « éclat chaleureux » capable d’améliorer l’humeur d’un individu. Une étude récemment publiée dans Nature Communications a démontré que lorsque les participants s’engageaient à apporter une aide financière à autrui et à être plus généreux, ils étaient plus susceptibles d’éprouver des sentiments de bonheur, comparés aux participants qui ne dépensaient de l’argent que pour eux-mêmes.

• Une plus belle vision de la vie. Après avoir mené une étude expérimentale sur les bienfaits de la générosité, le Dr Emmons, accompagné du Dr Michael McCullough – professeur de psychologie de l’université de Californie à San Diego (UCSD) – a constaté que le fait de pratiquer la gratitude augmentait l’estime de soi des participants, les encourageait à être plus optimistes et les aidait à se sentir mieux dans leur vie.

• Des risques réduits de dépression, d’anxiété et d’autres maladies associées. Lorsqu’un individu envisage d’aider autrui, cela active une partie de son cerveau appelée voie méso-limbique. Il s’agit du système responsable de la motivation, de la reconnaissance des stimuli de gratification, du blocage des signaux de douleur et du déclenchement de l’effet placebo, qui permettent tous de réduire les symptômes de dépression et d’anxiété.

• Un comportement prosocial augmenté. Dans une autre étude sur la gratitude menée par le Dr McCullough, les co-auteurs ont constaté que la gratitude représentait une ressource émotionnelle importante et essentielle à la stabilité sociale, car elle suscite d’autres émotions humaines, telles que l’empathie et la compassion. Lors de sa présentation, le Dr Emmons a également défini la gratitude comme une « émotion de renfort relationnel », qui inspire la sympathie, réduit la solitude et décourage l’isolement.

Les bienfaits sociaux de la générosité

Des études ont montré que les individus ayant un comportement prosocial étaient bien plus positifs que les autres. Toutefois, l’amélioration du bien-être et la satisfaction des besoins des bénéficiaires du comportement prosocial constituent l’essence de celui-ci. En tant que comportement prosocial, la générosité profite aussi bien au bienfaiteur qu’au bénéficiaire, des manières suivantes :

• Elle encourage la confiance et la coopération. Une étude néerlandaise publiée dans le « Journal of Personality and Social Psychology » montre que l’adoption de stratégies généreuses et altruistes sur le lieu de travail entraîne des niveaux élevés de confiance et de coopération entre les employés, comparés aux stratégies purement réciproques du type prêté pour rendu.

• Elle renforce les relations. Dans son étude sur les bienfaits de la générosité dans les couples âgés, le Dr Brown a également montré que les actes de générosité importants jouaient un rôle important dans l’établissement de contacts sociaux étroits et de liens spéciaux avec les autres.

• Elle se propage aux autres. La générosité fonctionne par cycle. Dans une étude de 2009 sur l’évolution des comportements coopératifs, le Dr James Fowler, professeur de science politique à l’université de Californie à San Diego (UCSD), et le Dr Nicholas Christakis, sociologue et professeur à l’université de Yale, ont constaté que la générosité était contagieuse, se répandant d’une personne à une autre. Ils ont également remarqué qu’un acte de générosité pouvait en inspirer des dizaines ou même des centaines d’autres.

Appliquer la générosité sur le lieu de travail

La générosité étant essentielle pour encourager la confiance, la coopération et de fortes relations interpersonnelles, les employés comme leurs employeurs peuvent tirer profit d’un comportement plus généreux sur leur lieu de travail. Sans aller jusqu’à faire de grands sacrifices, voici quelques petits comportements à adopter pour être plus généreux avec ses collègues :

• Consacrer du temps et des compétences à un collègue qui a pris du retard dans une tâche ou un projet.
• Appuyer ou rédiger une recommandation pour un collègue sur LinkedIn.
• Donner à autrui une chance de s’exprimer et un espace d’écoute.
• Complimenter ses collègues pour leurs accomplissements au travail.
• Fournir des ressources, des services ou des formations aux collègues bloqués ou confus.
• Offrir un café à un collègue ou faire à manger pour toute l’équipe.
• Faire profiter de son réseau personnel les collègues timides ou modestes.

Quelle que soit la portée de l’acte, faire preuve de générosité vous fera à coup sûr vous sentir mieux, encouragera les autres à se sentir mieux et à avoir une bonne opinion de vous, et créera un environnement amical et inclusif dans lequel tout le monde se sentira le bienvenu et sera enclin à faire le bien.