Avec plus de six milliards d’utilisateurs de smartphones à travers le monde, les réseaux sociaux possèdent une portée presque universelle.1 En permettant aux gens de rester en contact avec leurs proches habitant à l’autre bout du monde et de lancer des mouvements sociaux, tout en proposant un espace aux voix marginales ainsi qu’un mode d’expression personnelle, les applications et les sites internet de réseaux sociaux ont de nombreuses qualités. Mais le temps que vous passez à faire défiler l’écran a-t-il un impact négatif sur votre vie ?
Un bref historique des réseaux sociaux
La communication numérique est ancienne. Le Washington Post présente même Samuel Morse, créateur du code morse, comme le « véritable inventeur des réseaux sociaux ».2 Néanmoins, l’utilisation excessive des sites et des applications de réseautage social est beaucoup plus récente.
D’abord disponibles sur ordinateur uniquement, les réseaux sociaux représentaient un moyen d’entrer en contact de manière numérique avec sa famille, ses amis, ses collègues, et toute autre personne partageant les mêmes centres d’intérêt. L’invention des smartphones, l’introduction des caméras de haute qualité intégrées aux téléphones et les connexions internet à haut débit sans fil ont entraîné une augmentation considérable de la consommation des réseaux sociaux et du temps passé à faire défiler l’écran.
À l’heure actuelle, combien de personnes prennent-elles leur téléphone sans s’en rendre compte, dès qu’elles ont un peu de temps libre, ou ont l’impression qu’il leur manque quelque chose si leur appareil n’est pas à portée de main ?
La recherche – L’addiction aux réseaux sociaux
L’addiction aux réseaux sociaux est décrite comme une addiction psychologique qui pousse la personne à utiliser les réseaux sociaux avec excès, en leur consacrant tellement de temps que cela a des répercussions sur d’autres aspects de sa vie.3
Des chercheurs de l’université de Harvard ont constaté que le fait de publier sur des réseaux sociaux activait la même partie du cerveau que celle qui se déclenche lors de la consommation d’une substance addictive. Les stimuli sociaux positifs, sous la forme de « J’aime », de « commentaires » et de messages, peuvent également entraîner la sécrétion de dopamine. Lorsqu’une personne publie une photo et reçoit des retours sociaux positifs, cela encourage son cerveau à sécréter de la dopamine, qui gratifie la publication du message et entraîne ainsi la poursuite de l’utilisation des réseaux sociaux.4
La nomophobie (abréviation de l’anglais « no-mobile-phone-phobia ») est la peur de ne pas avoir son téléphone portable avec soi.5 Le professeur Alter de l’université de New York a constaté que 46 pour cent des jeunes adultes préfèreraient avoir un os brisé plutôt qu’un téléphone cassé.6 De plus, un rapport mené par Bank of America a révélé que 71 pour cent des gens dormaient avec leur téléphone portable à côté d’eux,7 et que certaines personnes s’endormaient même avec leur téléphone dans les mains !
Les avantages de moins « faire défiler l’écran »
En moyenne, une personne passe un peu de moins de sept heures par jour devant un écran8, dont 4,8 heures passées en moyenne à consulter des applications de réseaux sociaux sur mobile.9 Le fait de réduire le temps passé à consommer des réseaux sociaux pourrait avoir des avantages incroyables, notamment :
- Une amélioration des relations et une réduction du sentiment de solitude – Grâce à l’accessibilité des contacts avec tant de personnes simultanément via les réseaux sociaux, vous pourriez avoir l’impression d’être entouré(e) par beaucoup de contacts sociaux : mais ces contacts sont-ils réels et significatifs ? Le fait de réduire votre consommation de réseaux sociaux peut contribuer à vous investir dans vos relations hors ligne, que vous négligiez peut-être.
- Une amélioration de l’estime de soi – Les réseaux sociaux peuvent pousser l’individu à se comparer aux autres, sur la base de l’apparence, de la réussite ou du statut financier ou marital.
- Davantage de sommeil ainsi qu’une augmentation de la qualité du sommeil – Non seulement vous pourriez probablement réussir à aller vous coucher un peu plus tôt si vous étiez moins souvent sur votre téléphone, mais une exposition moindre à la lumière bleue réduirait également les troubles de production de mélatonine par votre corps, l’hormone qui vous aide à dormir.10
- Plus de productivité au travail – Une réduction des interruptions par les réseaux sociaux peut augmenter votre concentration et vous aider à surmonter des blocages créatifs.
Il n’est pas nécessaire d’abandonner complètement les réseaux sociaux pour profiter de ces bienfaits. En fait, le fait de quitter soudainement les réseaux sociaux est susceptible d’intensifier l’anxiété et le syndrome de FOMO (la peur de rater quelque chose) à court terme. Réduire le temps que vous consacrez aux applications à 30 minutes par jour ou vous déconnecter des réseaux sociaux pendant une semaine sont deux manières d’augmenter considérablement votre bien-être général, tout en vous offrant une occasion de remettre les compteurs à zéro.11,12
Alors, comment puis-je me déconnecter et recharger mes batteries ?
- Réduisez peu à peu le temps que vous passez devant un écran chaque semaine.
- Prévoyez des moments loin de tout écran.
- Désactivez les notifications des applications de réseaux sociaux.
- Arrêtez de faire défiler l’écran, allez vous balader ! Dépensez-vous et reconnectez-vous à la nature.
- Suivez un programme de désintoxication numérique.
- Définissez des créneaux ou des zones de votre domicile sans nouvelles technologies.
Envie de relever un défi ?
Un mois entier passé loin de vos applications de réseaux sociaux préférées pourrait vous aider à prendre des habitudes plus saines vis-à-vis des réseaux sociaux sur le long terme et améliorer de manière significative votre santé physique et mentale. Peut-être pourriez-vous vous engager à rester loin des réseaux sociaux pendant 30 jours, à l’occasion de la prochaine initiative « Septembre sans réseaux ».