En l’honneur de la Journée internationale des hommes, les employeurs doivent créer un espace sûr pour que les hommes puissent parler de leur santé mentale au travail
Même si 1 homme sur 2 connaîtra une maladie mentale au cours de sa vie ( ), très peu recevront un traitement ou même un diagnostic. Ce n’est pas dû à un manque de ressources ou de services, mais à la stigmatisation qui associe, pour beaucoup d’hommes, la recherche d’aide à une “faiblesse”. Cette perception va à l’encontre des attentes sociales qui exigent des hommes qu’ils soient forts, stoïques et autonomes.
C’est cette stigmatisation qui explique pourquoi 40 % des hommes ne parlent pas de leur santé mentale, affirmant qu’ils ont appris à “faire avec” ou qu’ils “ne veulent pas être un fardeau pour les autres” ( ). Pire encore, ils ajoutent qu’il leur faudrait des pensées suicidaires pour chercher enfin de l’aide.
Ce constat, déjà inquiétant, devient encore plus grave lorsqu’on sait que 80 % des suicides dans le monde concernent des hommes ( ). Cela montre non seulement que beaucoup d’hommes n’agissent pas à temps, mais aussi que les pensées suicidaires ne suffisent souvent pas à les convaincre de combattre cette stigmatisation.
La stigmatisation autour de la santé mentale masculine existe depuis des siècles. Elle empêchait déjà les soldats de chercher de l’aide pour le “choc des obus” pendant la guerre et continue de les dissuader de traiter leur trouble de stress post-traumatique aujourd’hui.
Elle est également ancrée dans des contextes culturels, comme le “machisme” en Amérique latine ou le concept du yin et du yang en Chine, qui soulignent tous deux les attentes envers les hommes de réprimer leurs sentiments.
Enfin, elle est omniprésente dans les représentations culturelles, comme l’idéal de “l’homme fort et silencieux” de l’âge d’or du cinéma.
Comment soutenir la santé mentale des hommes au travail ?
• Réduction de la stigmatisation : Former les équipes à reconnaître les signes de troubles mentaux, tels que la colère, l’irritabilité, ou l’épuisement.
• Discussions ouvertes : Permettre des échanges sincères au sein de l’entreprise, en impliquant les managers et dirigeants qui peuvent partager leurs propres expériences.
• Diversité des services proposés : Intégrer des options anonymes (en ligne, téléphone), adaptées aux préférences masculines, et employer un langage moins médicalisé pour promouvoir ces services.
En adoptant ces pratiques, les entreprises peuvent aider les hommes à surmonter les attentes sociétales injustes et à trouver un espace où ils peuvent être authentiques et vulnérables.
Sources des données :
• 1 homme sur 2 connaîtra une maladie mentale au cours de sa vie : Basé sur des données de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et des études épidémiologiques globales. Voir Our World in Data pour des analyses détaillées ( ).
• 40 % des hommes ne parlent pas de leur santé mentale : Estimation tirée de recherches menées par la Mental Health Foundation et d’enquêtes internationales ( ).
• 80 % des suicides concernent des hommes : Statistique officielle régulièrement citée dans les rapports de l’OMS sur la prévention du suicide ( ).