Chaque année, Bell Canada prend l’initiative de sensibiliser le public et de combattre la stigmatisation de la santé mentale. La campagne Cause pour la cause de Bell vise à améliorer le soutien à la santé mentale et à rendre les soins de santé mentale plus accessibles aux Canadiens en finançant la recherche scientifique et empirique et en rendant les milieux de travail plus inclusifs pour les employés aux prises avec des problèmes de santé mentale.
Il est impératif de reconnaître ce à quoi nous sommes confrontés. Les recherches montrent qu’à l’âge de 40 ans, près de la moitié de la population canadienne souffrira ou aura souffert d’une maladie mentale. Ces statistiques sont constantes pour toutes les cohortes, sans égard au sexe, à la culture et au niveau de revenu. Ces chiffres n’ont fait qu’empirer en raison de la récente pandémie. Les employés et les membres de leur famille ne sont pas à l’abri de ces problèmes de santé mentale. Jour après jour, nous recevons des demandes de soutien pour un membre de la famille, mais les recherches montrent qu’un Canadien sur deux n’obtient pas le soutien dont il a besoin. Les données indiquent que les employés rencontrent des obstacles lorsqu’ils soutiennent les membres de leur famille dans le besoin.
La recherche interculturelle suggère que les employés peuvent être incapables de fournir un soutien en raison de l’accessibilité, de l’abordabilité ou de la stigmatisation. Le manque de connaissances et de conscience qu’une situation justifie une intervention professionnelle rend les soins de santé mentale inaccessibles aux employés et aux membres de leur famille. Si l’on ajoute à cela la stigmatisation de la santé mentale, les employés et les membres de leur famille hésitent souvent à demander de l’aide, craignant que cela n’ait des répercussions sociales négatives.
Comment cela affecte un employé
Les employés peuvent ressentir diverses émotions négatives comme la frustration, la tristesse et le chagrin. Il est courant de ressentir de la honte, de l’embarras ou de la culpabilité lorsqu’un membre de la famille reçoit un diagnostic. Les effets de la prestation de soins ne sont un mystère pour personne.
Prendre soin d’un membre de la famille atteint d’une maladie, aussi temporaires que puissent être ses effets, est une expérience stressante. Les statistiques de 2012 ont montré qu’environ 38 %) des Canadiens avaient au moins un membre de leur famille immédiate ou élargie qui avait un problème de santé mentale, principalement des problèmes de santé mentale, d’émotions ou de consommation d’alcool et de drogues. Les Canadiens ont déclaré que la maladie mentale des membres de leur famille les avait rendus inquiets, anxieux et déprimés (Pearson, 2015). Des études ont également montré que les membres de la famille peuvent subir des retombées négatives de la maladie mentale de la personne avec laquelle ils vivent, telles qu’une augmentation de l’adaptation inadaptée au stress, comme la consommation de substances, l’anxiété généralisée, l’inquiétude et l’impact négatif sur l’humeur ainsi que la solitude perçue. Selon le rôle que jouent les membres de la famille dans la vie d’un employé – un parent ou un conjoint – leur santé mentale peut avoir un impact indirect sur l’employé, entraînant un retrait du soutien émotionnel et un effet global. Ces problèmes ne feraient que s’aggraver si l’employé est également la principale personne à s’occuper du membre de la famille ou s’il est d’une manière ou d’une autre responsable de répondre aux besoins de mineurs ou d’autres personnes à charge lorsque le partenaire souffre d’un dysfonctionnement temporaire. Cela augmenterait la quantité de responsabilités incombant à l’employé.
Les membres de la famille en difficulté isolent souvent aussi indirectement l’employé. Ils limitent leur capacité à demander de l’aide à leur soutien social par peur de partager un détail personnel intime d’un membre de la famille à un cercle social partagé. Cela peut rendre l’individu isolé et incapable de demander de l’aide, même s’il bénéficie d’un solide soutien social.
Soutenir un membre de la famille
La première étape pour soutenir un membre de la famille est de reconnaître qu’il a besoin de soutien. Les employés peuvent remarquer qu’un membre de la famille est en difficulté lorsqu’il y a des écarts manifestes et observables dans ses activités quotidiennes – qu’il s’agisse de manger, de dormir, de s’engager dans des rôles sociaux ou de participer à des activités qu’il trouvait auparavant agréables. Dormir très peu ou trop, prendre ou perdre des quantités drastiques de poids, et négliger l’hygiène personnelle sont des signes de l’état mental turbulent d’une personne. Ces signes d’alerte justifient une conversation en douceur sur l’état mental et émotionnel du membre de la famille. Il est pertinent d’offrir son soutien et de s’abstenir de tout jugement. La maladie mentale a probablement isolé le membre de la famille, et il est essentiel de lui offrir de la compagnie. S’il mentionne des préoccupations ou des inquiétudes importantes, il est recommandé de lui proposer une forme de soutien.
S’adresser à un professionnel de la santé mentale peut être une conversation délicate. Elle peut être accueillie avec réticence en raison de la stigmatisation de la santé mentale. Il est pertinent que l’employé normalise l’idée de la santé mentale et traite la rencontre comme une conversation ayant un objectif – celui d’atteindre la cause sous-jacente de l’état mental d’une personne et de travailler à son amélioration éventuelle.
Que peuvent faire les employeurs ?
- Offrir un soutien aux employés et à leurs familles et faire savoir que l’utilisation de ces services est confidentielle.
- S’engager dans des campagnes et des ateliers décrivant l’impact d’une mauvaise santé mentale sur la qualité de vie des employés, afin de mettre l’accent sur la recherche d’aide et la normalisation du processus. L’éducation et la sensibilisation sur des sujets tels que l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée, la gestion du temps et d’autres concepts relatifs à la santé mentale organisationnelle.
- Encourager un bon équilibre entre la vie professionnelle et la vie privée, établir des directives de base concernant les heures supplémentaires et récompenser les comportements qui permettent des pratiques de travail saines.
- Utiliser les outils et les ressources fournis par le gouvernement du Canada, qui a établi un partenariat avec le Centre canadien d’hygiène et de sécurité au travail (CCOHS).
- Faire en sorte que les personnes occupant des fonctions de gestion et de direction suivent une formation de base sur les premiers secours en matière de santé mentale afin de les sensibiliser aux problèmes des employés et de leurs familles, de manière à ce que des aménagements raisonnables puissent être effectués si nécessaire.
Aussi difficile que puisse être la nouvelle d’un diagnostic, il est utile de reconnaître que les diagnostics de santé mentale ne peuvent être évités. Ils ne sont pas utilisés pour étiqueter et ostraciser, mais plutôt pour identifier et traiter. Les problèmes de santé mentale sont courants et nous ne pouvons pas en sortir indemnes, mais nous ne devons jamais les traverser seuls.